La plus haute structure imprimée en 3D au monde

Au cœur des Alpes suisses, dans le petit village de Mulegns qui ne compte qu’une douzaine d’habitants, une construction spectaculaire fait sensation : la Tour Blanche (« Tor Alva »). Avec ses 30 mètres de hauteur et son design futuriste, elle est aujourd’hui le plus haut édifice au monde construit grâce à l’impression 3D. Ce projet ambitieux, porté par la fondation culturelle Origen et l’ETH Zurich, vise à allier innovation technologique, expression artistique et dynamisme local.

Une architecture née du numérique

La Tour Blanche n’est pas une construction comme les autres. Elle a été conçue entièrement de manière numérique, sans plans papier. À la place, les architectes ont utilisé des « jumeaux numériques », c’est-à-dire des modèles 3D simulant chaque détail de la structure. Ces outils ont permis de tester la résistance, la forme et même l’éclairage du bâtiment avant le début des travaux. La réalité virtuelle et augmentée a joué un rôle crucial, permettant aux concepteurs de visualiser chaque étape. Cela marque une nouvelle ère où la technologie permet de construire avec plus de précision et de flexibilité.

Une prouesse technologique mondiale

Ce projet est une première mondiale par sa taille et sa méthode. Chacune des 124 pièces de la tour a été imprimée en béton à l’aide d’un bras robotisé, qui déposait le matériau couche par couche. Un second bras y insérait les armatures métalliques, assurant solidité et stabilité. Le tout a été assemblé sans colle, uniquement avec des vis amovibles, pour que la tour puisse être démontée si nécessaire. Cette méthode permet aussi de réduire les déchets de construction et de mieux contrôler la qualité. En tout, l’impression a duré environ 900 heures, soit l’équivalent de plus d’un mois de travail continu.

Un hommage au patrimoine local

Malgré son allure futuriste, la Tour Blanche rend hommage à l’histoire du village. Les colonnes, imprimées en 3D, sont ornées de motifs inspirés du style baroque typique des Grisons. Ces décorations rappellent l’époque où les habitants de Mulegns partaient à l’étranger comme confiseurs, avant de revenir enrichis au pays. L’intérieur du bâtiment, baigné de lumière naturelle, crée une atmosphère chaleureuse et propice à la méditation ou à la tenue d’événements. Tout en haut, la salle de 45 places accueillera concerts, lectures et rencontres culturelles, contribuant à faire revivre ce lieu presque oublié.

Une impulsion pour le renouveau rural

Ce projet est bien plus qu’un exploit architectural : il vise à relancer la vie dans ce petit village. Mulegns souffre d’un déclin démographique, comme beaucoup de localités de montagne. En attirant des visiteurs, des artistes et des chercheurs, la Tour Blanche pourrait créer de nouvelles opportunités pour les habitants. Le projet, soutenu par l’ETH Zurich, des entreprises comme SAEKI et BASF, et des investisseurs, a coûté environ 4,4 millions de francs suisses. Ce modèle de développement prouve qu’un lieu isolé peut devenir un centre créatif et vivant, à condition d’y investir avec vision et passion.

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