Stellantis accélère la révolution 3D dans l’industrie automobile
Stellantis, le groupe automobile regroupant des marques emblématiques telles que Peugeot, Citroën, Fiat et Jeep, s'engage résolument dans l'ère de la fabrication additive. Loin d’être une simple évolution technologique, l’impression 3D devient un levier stratégique dans une industrie en pleine mutation. Cette technologie permet au groupe de renforcer son agilité, de raccourcir les cycles de développement et de répondre plus rapidement aux enjeux de personnalisation et de durabilité.
Du prototypage à l'outillage
L'un des premiers champs d'application de l'impression 3D chez Stellantis est le prototypage rapide. La capacité à produire des maquettes fonctionnelles en quelques heures permet de tester les designs sans passer par des processus longs et coûteux. En parallèle, la fabrication additive est utilisée pour produire des outillages sur mesure (comme des gabarits, fixations ou supports) directement sur site, réduisant ainsi les délais de mise en production. Cette flexibilité des matériaux, qu’ils soient en polymères ou en métal, modifie les méthodes de travail des ingénieurs, rendant les lignes d’assemblage plus réactives et polyvalentes.
Pièces détachées sur mesure et à la demande
La fabrication additive offre une réponse concrète à la problématique des pièces détachées, un enjeu critique pour l’après-vente automobile. Grâce à l'impression 3D, Stellantis peut produire à la demande des pièces rares ou obsolètes, évitant ainsi des délais d’attente parfois très longs pour les clients. C’est une solution idéale pour les véhicules anciens ou les séries spéciales, où chaque pièce devient difficile à trouver. En supprimant le besoin de stocker des milliers de références, le groupe peut réduire les coûts logistiques, limiter le gaspillage et prolonger la durée de vie des véhicules, tout en répondant plus rapidement aux demandes.
Vers la production de pièces finales en série ?
Au-delà du développement et de la maintenance, Stellantis commence à intégrer l'impression 3D dans la fabrication de composants finaux. Bien que cela concerne encore principalement des petites séries, cette approche permet déjà d’intégrer des pièces à géométrie complexe, inaccessibles avec les techniques classiques. C’est aussi un atout pour la personnalisation avancée : chaque client pourrait un jour choisir des éléments uniques dans l’habitacle ou sur la carrosserie. Par ailleurs, la possibilité de concevoir des pièces plus légères, sans sacrifier la solidité, ouvre des pistes pour améliorer les performances énergétiques et l'autonomie des modèles électriques.
Un partenariat stratégique avec CIM4.0
Afin de structurer cette transformation, Stellantis s’est allié au centre CIM4.0 de Turin, spécialisé dans l’industrie 4.0. Ce partenariat vise à accélérer l’adoption industrielle de l’impression 3D à grande échelle. Selon Daniele Valerio Esposito, responsable technique pour l'Europe du Sud, la fabrication additive constitue un accélérateur d’innovation : elle permet de produire des composants complexes plus efficacement, tout en réduisant les déchets et en maximisant l’usage des matières premières. Cette stratégie s’inscrit dans une volonté claire de proposer des véhicules plus durables, à l’empreinte écologique réduite et capables de s’adapter aux évolutions rapides du marché.