Des repères en braille créés par impression 3D

En France, près de 1,7 million de personnes vivent avec une déficience visuelle, qu'elle soit partielle ou totale. Face à ce défi, l’innovation technologique joue un rôle clé. Parmi les outils prometteurs, l’impression 3D s’impose comme une solution efficace et flexible pour améliorer l’inclusion des personnes malvoyantes.

Une innovation au service de l’autonomie

C’est dans cet esprit qu’une équipe de chercheurs du Confederation College au Canada, en collaboration avec l’Institut national canadien pour les aveugles (INCA) et Réadaptation en déficience visuelle Canada (RDVC), a mis au point un système de signalisation en braille grâce à l’impression 3D. Ce projet s’inscrit dans une démarche d’accessibilité au sein d’une cuisine pédagogique, un espace dédié à la rééducation et à l’acquisition de compétences pratiques pour les personnes atteintes de déficience visuelle.

Réinventer la signalisation tactile

Située à Thunder Bay, cette cuisine éducative avait déjà recours à des repères tactiles pour guider les usagers. Cependant, ces dispositifs vieillissaient mal et devenaient peu lisibles avec le temps. Pour y remédier, l’équipe de recherche dirigée par Greg Gagnon a développé un nouveau type de signalétique tactile, plus robuste, plus lisible et plus agréable au toucher.

La particularité de ce projet ? L’utilisation combinée de deux techniques d’impression 3D, afin de produire des étiquettes comportant à la fois du braille et des caractères en relief. Le tout avec une texture douce et ergonomique, adaptée aux doigts sensibles des utilisateurs malvoyants.

« Le développement de cette solution nous a poussés à revoir les approches traditionnelles, » explique Greg Gagnon. « En combinant deux techniques d’impression, nous avons pu concevoir une signalétique accessible et peu coûteuse. »

Un dispositif pensé pour tous

Au terme de plusieurs mois de conception et de tests, l’équipe a mis au point un système fiable et facilement reproductible. Ces repères tactiles, imprimés en 3D, offrent une expérience de lecture fluide par le toucher et peuvent être utilisés tant dans des structures spécialisées que dans des environnements domestiques.

Bien que les matériaux précis et les technologies d’impression utilisées n’aient pas encore été dévoilés, cette innovation ouvre de nouvelles perspectives pour l’adaptation des lieux de vie et d’apprentissage aux besoins des personnes malvoyantes. Elle prouve que l’accessibilité peut être à la fois technologique, économique et humaine.

À travers ce projet, le Confederation College démontre que l’impression 3D peut être bien plus qu’un outil de prototypage : un véritable levier pour construire un monde plus inclusif.

Suivant
Suivant

L'impression 3D : un outil stratégique dans le conflit Ukraine-Russie