Le premier immeuble imprimé en 3D de France verra le jour en 2026

La construction en impression 3D passe un nouveau cap en France. À Bezannes, dans la Marne, le tout premier immeuble résidentiel imprimé en 3D va sortir de terre d’ici 2026. Ce projet, porté par le bailleur social Plurial Novilia en collaboration avec l’entreprise allemande Peri, marque une étape importante dans l’évolution des techniques de construction. Il ne s’agit plus seulement d’expérimenter sur des maisons individuelles, mais de passer à la construction verticale, avec des logements destinés à être occupés à long terme. L’enjeu est de prouver que cette technologie peut répondre à des besoins réels en matière de logement tout en offrant des avantages concrets.

Une construction innovante dans le secteur du logement social

Ce n’est pas la première fois que Plurial Novilia explore les possibilités de la fabrication additive dans le bâtiment. En 2022, l’organisme avait déjà innové avec son programme Viliaprint, qui comprenait la construction de cinq maisons imprimées en 3D à Reims. Fort de cette expérience, le bailleur va aujourd’hui plus loin avec ViliaSprint², un immeuble de deux étages qui accueillera 12 logements sociaux. Ce bâtiment sera également équipé de panneaux photovoltaïques, en phase avec les préoccupations environnementales actuelles.

L’ambition est double : proposer un habitat confortable, économe et accessible, tout en testant l’efficacité de l’impression 3D sur des projets plus ambitieux. Le choix de la ZAC de Bezannes, à proximité de Reims, permet de garder un lien avec les projets précédents, tout en bénéficiant d’un environnement propice à l’expérimentation.

Une impression 3D en béton bas carbone réalisée sur site

L’immeuble ne sera pas préfabriqué en usine puis assemblé, mais bel et bien imprimé sur place, directement sur le chantier. La technique utilisée repose sur une imprimante 3D de grand format, capable de déposer des couches successives de béton bas carbone avec une grande précision. Cette technologie est développée par Peri, une entreprise allemande reconnue dans le domaine de l’impression 3D béton à l’échelle architecturale.

Les travaux d’impression sont prévus entre février et mars 2025, avec l’objectif de finaliser le gros œuvre rapidement. Contrairement aux méthodes classiques qui nécessitent du coffrage, du ferraillage et plusieurs semaines de mise en œuvre, cette approche permet une construction plus rapide et plus propre, tout en réduisant les déchets sur le chantier. C’est également un moyen de diminuer les efforts de main-d’œuvre et les nuisances sonores.

Un projet comparatif pour mesurer les bénéfices réels

Ce projet ne se limite pas à démontrer la faisabilité technique de l’impression 3D pour les immeubles. Il est aussi conçu comme une expérience comparative. En parallèle du bâtiment imprimé, un second immeuble, aux caractéristiques identiques, sera construit avec des techniques traditionnelles. Cette double construction permettra d’évaluer objectivement les différences en termes de temps de chantier, de coût global, de résistance des matériaux et d’empreinte écologique.

Aujourd’hui, l’impression 3D dans le bâtiment représente encore un surcoût estimé à 35 %, notamment en raison du matériel et de l'expertise spécifiques qu’elle demande. Cependant, l’un des objectifs de ce test est de vérifier si cette technologie permet à terme de gagner du temps sur le gros œuvre et de compenser ce coût supplémentaire. Une économie sur le long terme pourrait rendre cette méthode particulièrement attractive, notamment dans des contextes de pénurie de logements ou de besoin de constructions rapides.

Un logement innovant, mais accessible

Un aspect essentiel de ce projet est qu’il ne vise pas à faire payer l’innovation aux futurs occupants. Les loyers ne seront pas plus élevés que ceux pratiqués dans les logements construits de manière classique. C’est une démarche volontaire de la part de Plurial Novilia, qui souhaite rendre les innovations constructives accessibles au plus grand nombre. Cela montre que la technologie peut aussi servir des objectifs sociaux, sans exclure les publics modestes.

Cette initiative s’inscrit dans une vision d’avenir, où logement social et innovation ne s’opposent pas, mais avancent ensemble vers des modèles plus durables, économiques et rapides à mettre en œuvre.

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