Pratt & Whitney mise sur la fabrication additive pour révolutionner la maintenance moteur

Le géant américain de l’aéronautique Pratt & Whitney, filiale du groupe RTX (anciennement Raytheon Technologies), a récemment annoncé une avancée majeure dans ses opérations de maintenance. Grâce à l'intégration de la fabrication additive (impression 3D métal), l’entreprise entend réduire de plus de 60 % le temps de réparation de certains composants de ses moteurs Geared Turbofan (GTF). Cette innovation illustre une nouvelle étape vers l’industrialisation de l’impression 3D dans un cadre à haute valeur ajoutée.

Des réparations accélérées grâce à l'impression 3D métal

Traditionnellement, les réparations de composants moteurs nécessitent des procédures longues, coûteuses et souvent dépendantes d’une chaîne d’approvisionnement rigide. En utilisant des techniques de reconstruction additive, Pratt & Whitney peut désormais restaurer des pièces métalliques complexes directement, couche par couche, sans recourir à des pièces neuves ou à des moules coûteux.

Concrètement, l’entreprise utilise des procédés de dépôt de matière métallique (probablement de type DED ou SLM selon les pièces) pour reconstruire des zones endommagées avec une précision suffisante pour répondre aux exigences de l’aéronautique civile. Cela permet d’étendre la durée de vie des composants tout en minimisant les coûts d’immobilisation.

Une réponse stratégique à la pression sur les chaînes d’approvisionnement

Depuis la pandémie et la relance progressive du trafic aérien, les chaînes d’approvisionnement de l’aéronautique sont mises à rude épreuve. Les constructeurs et motoristes peinent à livrer ou à réparer à temps. C’est dans ce contexte que l’approche de Pratt & Whitney prend tout son sens : réduire la dépendance aux fournisseurs externes et aux délais de livraison de pièces critiques.

Grâce à l'impression 3D, l'entreprise vise à récupérer pour plus de 100 millions de dollars de composants dans les cinq années à venir. Cela inclut aussi bien des aubes de turbine que des carters complexes. Ce chiffre illustre la montée en puissance de la fabrication additive comme outil stratégique et économique.

Vers une généralisation de l’impression 3D dans la maintenance aéronautique ?

Si la fabrication additive est déjà utilisée dans la production de certaines pièces neuves, son déploiement dans le secteur du MRO (Maintenance, Repair & Overhaul) reste encore limité. Pratt & Whitney pourrait bien ouvrir la voie à une nouvelle norme dans le secteur.

L’objectif affiché est clair : intégrer ces procédés directement dans les centres de maintenance agréés, permettant des réparations localisées, plus rapides, plus durables, et plus économes. Cela s’inscrit également dans une démarche environnementale, en limitant le gaspillage de matière et en prolongeant la durée de vie des pièces existantes.

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